Saluons cette heureuse initiative que cette mise en ligne de Notices, mémoires et documents de la Société d'agriculture, d'archéologie et d'histoire naturelle du département de la Manche sur le site http://sahmmanche.free.fr/ Il est néanmoins curieux d'annoncer cette initiative comme "l'amorce d'un grand chantier" quand l'historien sait que la BNF et Gallica avaient depuis bien longtemps entrepris cette numérisation de grande qualité, l'avaient mise en ligne et pouvait être gracieusement téléchargée. Pourquoi entreprendre ce qui est déjà à la portée de tous ?
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34460585f/date
Doublonnage : dépenses d'énergie et de temps inutiles. Il aurait certainement été davantage judicieux de simplement créer des liens pour se focaliser sur des documents qui ne sont pas encore numérisés : Etudes et documents, anciens numéros de la Revue de la Manche, Publications multigraphiées. Encore qu'il y a lieu de s'interroger et de se demander si, en la circonstance, cela ne relèverait pas plutôt de la mission de la collectivité territoriale de tutelle, en charge du patrimoine local, que de celle de l'associatif. J'ai personnellement ma réponse.
Cependant, il est mentionné que Notices, mémoires et documents publiée de 1851 à 1958 serait "l'ancêtre" de l'actuelle Revue de la Manche. C'est en partie vrai. En partie seulement, car une telle affirmation opère comme une troncature de l'histoire. Ici, dans une association à vocation historique, comme ailleurs, il va bien falloir se décider à "remettre l'église au milieu du village"! Pour largement surannée qu'elle soit, la formule dit bien ce qu'elle veut dire dans la perspective de se "réinventer le jour d'après" comme les médias ne cessent de le seriner.
Les sources ne manquent pourtant pas, aisément consultables. La publication de Notices, mémoires et documents a cessé en 1958. Ce point a été traité dans deux billets publiés sur le site de la Sahm de Saint-Lô auxquels il était aisé de se reporter : http://sahmsaintlo.free.fr/index.php?post/2019/03/19/test2 et http://sahmsaintlo.free.fr/index.php?post/2018/05/13/Une-histoire-de-logos. En fait, les différentes sociétés savantes du département de la Manche, dans la période de l'après-guerre sont confrontées à d'importantes difficultés financières et ne parviennent plus à assurer leurs publications. La Société granvillaise a dû abandonner la sienne en décembre 1951. Le Pays de Granville a été reprise par la société d'Avranches qui, elle aussi, rencontre les mêmes difficultés. Valognes ne parvient plus à sortir sa publication. C'est alors à l'issue de longues et difficiles tractations, décision est prise de fusionner les publications de Saint-lô et de Valognes. Avranches s'étant retiré d'un processus sur lequel on aura l'occasion de revenir.
L'actuelle Revue de la Manche succédant, en 1960, à la Revue du département de la Manche résulte donc de la fusion, en 1958, - et, là, pour le coup, le terme de fusion est parfaitement adapté - de deux publications : Mémoires, notices et documents de la Société d'archéologie et d'histoire naturelle du département de la Manche et Mémoires de la Société archéologique, artistique, littéraire et scientifique de l'arrondissement de Valognes.
La Revue du département de la Manche se substitue donc [...] aux Notices, mémoires et documents publiés par la Société d'archéologie et d'histoire naturelle du département de la manche et aux Mémoires de la Société archéologique, artistique, littéraire et scientifique de l'arrondissement de Valognes. Avant-propos Tome 1, Fascicule 1, janvier, 1959.
Revue du département de la Manche, tome 2, 1960
L'actuelle Revue de la Manche, n'a donc pas un ancêtre mais deux ancêtres à parts égales dans sa création. Au nom du parler vrai, Il fallait que ce soit dit, ne serait-ce que par honnêteté à l'égard de la société valognaise.