On sait que les Ecoles normales, institutions de formation des instituteurs et des institutrices, voulues, en 1833, par Guizot, relancées sous Jules Ferry, ont cessé d'exister depuis plusieurs années. Déjà transformées par le gouvernement de Vichy en IFP, réhabilitées à la Libération, une seconde mort les a achevées avec la disparition des IUFM, en 2009.
Ce n'est pas nouveau. En 1927, Ernest Pérochon évoquait déjà leur éventuelle suppression en ces termes !
"Des réformateurs ont parlé et parlent encore de supprimer les écoles normales...
D'autres réformateurs moins audacieux ont proposé de fusionner plusieurs écoles normales voisines, de créer en quelque sorte l'Ecole Normale régionale. Cette solution présenterait, sans aucun doute, moins d'inconvénients que la première.
Mais il n'est pas dans notre dessein de prendre parti dans cette discussion. Bornons-nous à souhaiter que l'on ne supprime rien à la légère, que l'on ne change rien pour le seul plaisir de changer. Souhaitons que l'on veuille bien songer toujours aux intérêts du principal intéressé, de celui qui subira en dernier lieu le contrecoup de toute réforme ; que l'on veuille bien songer, toujours et avant tout, aux intérêts de l'enfant.
Les écoles normales ont rendu et rendent encore de très grands services. Il faudrait de la mauvaise foi pour le nier."
L'instituteur, Paris, Hachette, "Les caractères de ce temps", 1927, p. 30.