Albert Camus n'a jamais écrit une ligne de ce récit. Il l'aurait pu. Francis Huster lui prête sa plume pour lui rendre un hommage appuyé.
A lire absolument.
Albert Camus n'a jamais écrit une ligne de ce récit. Il l'aurait pu. Francis Huster lui prête sa plume pour lui rendre un hommage appuyé.
A lire absolument.
Il y avait le soixante-huitard, bien connu, lui! Que n'a-t-on pas dit ? Que n'a-t-on pas écrit à son propos ? Il reste, pour les uns, souvent ceux qui ont connu ou traversé l'époque, l'exemple, le modèle à imiter, non sans quelques nostalgies d'un passé révolu. Pour d'autres, un modèle à fuir, furieusement : il serait la cause de tous nos maux actuels... C'est oublier que quelques 120 années avant une Révolution, celle de 1848, avait aussi profondément modifié les modèles sociaux. Selon Alexis de Tocqueville, dans la Manche, elle passa presque inaperçue tout en soulignant, par ailleurs, que le caractère essentiel de la Révoluion de Février, fut le socialisme (1850).
Comme pour son lointain descendant, le quarante-huitard, avait des caractéristiques propres au point que certains n'ont pas hésité à tenter d'en tracer un portrait. Celui qu'en laisse Louise Pépin, originaire de la Manche, est suffisamment éloquent :
"Le quarante-huitard fut un honnête homme, franc comme l'or, pur, désinteressé et qui a cru tout possible, un rêveur capable d'action, mais d'action souvent imprécise et maladroite, toujours grisé de déclamations sentimentales, au reste un homme sympathique et attachant auquel a manqué seulement l'expérience politique et le sens des réalités".
Louise Pépin, La Révolution de 1848 en Basse-Normandie, Paris, imp. Foulon, n.d. (probablement vers 1948)
Posté le 25 mai 2013
Les sociétés occidentales ont déjà vécu deux révolutions : le passage de l'oral à l'écrit, puis de l'écrit à l'imprimé. Comme chacune des précédentes, celle que nous vivons, est tout aussi décisive. L'essor des nouvelles technlogies s'accompagne de mutations politiques, sociales et cognitives modelant un nouvel humain.
Ceux qui en doutent, redoutent cette mutation ou bien la fustigent liront avec un intérêt soutenu ce petit opuscule, petit par le nombre de pages, 82 exactement, mais grand par la réflexion qu'il suscite.
« Le monde a tellement changé que les jeunes doivent tout réinventer : une manière de vivre ensemble, des institutions, une manière d’être et de connaître… »
« Ce changement… nous sentons en avoir un besoin urgent, mais nous en sommes encore loin. Probablement parce que ceux qui traînent dans la transition entre les derniers états n’ont pas encore pris leur retraite alors qu’ils diligentent les réformes selon des modèles depuis longtemps effacés. » p. 21
« Je vois nos institutions luire d’un éclat semblable à celui des constellations dont les astronomes nous apprennent qu’elles sont mortes depuis longtemps déjà. » p. 22
Posté le 14 avril 2013
Carteret
Vieux roc, ô Carteret ! les vagues écumantes
Mordent en s’écrasant l’airain de ton butoir,
Et roulent à tes pieds, poudreuses et fumantes,
Comme frappées du coup d’un énorme battoir.
Sur tes flancs dénudés, ta cime verdoyante,
O gentil Carteret, si séduisant à voir,
Avec chaque villa, fleur coquette et riante,
Est comme un gros bouquet dans un grand vase noir.
Partout la plaine verte et ses près et ses arbres,
Ses donjons, ses clochers pareils à de vieux marbres,
Et Moncâtre, là-bas, qui monte dans le ciel.
Puis c’est la plaine encor, c’est la mer d’un vert pâle,
Avec son flot mouvant qui se tait ou qui râle
Jusqu’au lointain de pourpre où sombre le soleil.
Eléonor Daubrée
Les fleurs de mon pays. Poésies normandes.
Caen, Henri Delesques, imprimeur-éditeur, 1912, 148 p.
…
Tout autre est Barbey d’Aurevilly. Barbey d’Aurevilly s’est plu dans l’étrange, l’extraordinaire, le fantasque. Le meilleur de son talent il l’emploie de parti pris à stupéfier ses lecteurs, à les faire frissonner. Ce n’en est pas moins un de nos plus puissants évocateurs. Ce Normand de race a décrit mieux que qui ce soit la Normandie, cette « belle pleureuse » toujours humide, toujours embrumée, mais qui sous ses larmes et au milieu de sa brume ne perd rien de sa beauté propre, de sa luxuriante et riche beauté. La lande de Lessay avec ses bruyères, les marais du Cotentin avec tous leurs reflets d’eau stagnante, les dunes de Portbail, de Barneville et de Carteret avec leurs jaunes amas mouvants de poussière de sable n’ont jamais trouvé pour les peindre de talent supérieur à celui de l’auteur du « Chevalier Destouches, » de « Ce qui ne meurt pas, » du « Prêtre marié, » de « L’ensorcelée » et d’une « Vieille maîtresse. »
Léon Déries
Les paysages de France dans le roman français in L’entente, Gazette française de Londres et du Royaume Uni, rubrique Revue Littéraire, 18 septembre 1920, p.6
Yves Marion, lecture du 14 mars 2008.
Posté le 21 novembre 2011
"Indignez-vous", suggérait Stéphane Hessel dans un ouvrage qui, bien que "petit", a fait "beaucoup" de bruit et continue d'alimenter une réflexion qui ne cesse de s'amplifier y compris hors de nos frontières.
S'indigner, c'est bien; c'est délà ça; mais après ?
Après? Le même, Stéphane Hessel, associé, cette fois, à Edgar Morin, dans un petit opuscule de 60 pages, clair et de lecture aisée, proposent au-delà de la nécessaire indignation, "une politique du vouloir-vivre" énoncée comme "une voie politique de salut public" en forme d'annonce d'une nouvelle espérance.
Ils proposent tout simplement un chemin de l'espérance.
"Le chemin de l'espérance" de Stéphane Hessel et Edgar Morin, publié chez Fayard le mois dernier, 60 pages, est à recommander fortement et à consommer "sans modération". 5 € qui seront bien placés !
LE NOUVEL ESPRIT DE LA DEMOCRATIE. Actualité de la démocratie participative.
BLONDIAUX Loïc, Paris, Seuil, coll. La Répubique des idées, 2008, 112 p.
Comment faire vivre cet impératif de participation des citoyens sans sortir du cadre de la démocratie représentative ? Comment penser les dispositifs susceptibles de réaliser ce nouvel idéal ? C'est à ce genre de questions cruciales que tente de répondre l'ouvrage de Loïc Blondiaux.
" L'histoire est devenue pour l'essentiel une mise en demeure du Futur au contemporain"
Julien Gracq, Lettrines, 1974, II