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21 avril 2013 7 21 /04 /avril /2013 10:07
On sait que les élections législatives du 13 mai 1849 consacrèrent la victoire des partis conservateurs et parmi eux du parti catholique. Ils comptaient 450 députés pour 750 sièges. Un royaliste, Dupin, préside la Législatives, tandis que Louis-Napoléon, chef équivoque d'une république agonisante, prépare par ses messages une seconde dictature.

Née de l'ultramontanisme, une nouvelle théocratie s'affirme, dont le triomphe s'affirme bientôt dans la loi Falloux du 15 mars 1850. Député du Maine-et-Loire, M. de Faloux, faisant preuve d'une habileté consommée, vient , en ruinant toute l'oeuvre scolaire antérieure, de ramener l'enseignement primaire à ce qu'il était avant Guizot.  Les artisans de cette loi, outre M. de Falloux, se nomment l'abbé Dupanloup, Montalembert et Thiers.

Ce dernier, avec l'éloquance qui lui est reconnue, n'hésite pas à prononcer ces paroles de défiance qui manifestent sa profonde aversion à l'égard du corps enseignant : "Je demande formellement autre chose que des instituteurs laïques dont un trop grand nombre sont détestables..." Et, plus loin, ces paroles terribles qui marqueront pour longtemps l'esprit de l'école : " J'aime mieux un instituteur sonneur de cloches qu'un instituteur mathématicien." Et d'ajouter :" Je suis prêt à donner au clergé tout l'enseignement primaire."

Et voilà lancées les bases mêmes de ce qui fut appelé "l'école libre." Ainsi fut voté la "loi qui porte un masque" selon l'expression de Victor Hugo.

Il est souvent nécessaire de revisiter l'histoire pour comprendre le présent.
Posté le 18 décembre 2008
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Published by Yves Marion - dans Mes lectures