:
Histoire de l'école primaire, littérature pour la jeunesse, Paul-Jacques BONZON, Amis de l'ancienne baronnie de Néhou, anciens du collège de Périers (50), recherches généalogiques et historiques, Société des Antiquaires de Normandie, Société d'archéologie et d'histoire de la Manche....
Les associations constituent [donc], avec la liberté de la presse, l’une des seules garanties contre les dérives de la démocratie ; elles sont l’une des conditions, nécessaire mais non suffisante, de son bon fonctionnement et de l’exercice des libertés dont elles sont elles-mêmes l’expression. En revanche, pour des raisons historiques et pratiques tenant également à l’esprit des peuples, Tocqueville sait qu’en France, le pouvoir verra toujours d’un œil suspicieux l’existence d’une liberté totale des associations, c’est pourquoi il emploie cette formule très forte, à valeur d’impératif catégorique que nous avons placé en exergue de ce texte, et il ajoute : « Parmi les lois qui régissent les sociétés humaines, il y en a une qui semble plus précise et plus claire que toutes les autres. Pour que les hommes restent civilisés ou le deviennent, il faut que parmi eux l'art de s'associer se développe et se perfectionne dans le même rapport que l'égalité des conditions s'accroît *».
Jean-Louis Benoît, "Tocqueville : les associations, un enjeu capital de la démocratie", La Manche, éducation, culture et patrimoine, n°3, 2018/2019, p. 8. http://rsatgenea.free.fr/mhem/documents/MECP_3.pdf
Jean Rostand était un biologiste reconnu. C'était aussi un écrivain de l'Académie française et aussi un sage. Ses réflexions sous forme de maximes donnent à penser.
"Plus vieillira l'humanité, plus elle aura besoin de ses vieillards"
"Quand j'étais jeune, je plaignais les vieux. Maintenant que vieux, ce sont les jeunes que je plains"
Jean Rostand, Carnet d'un biologiste, Stock, 1959, p. 178-179
"Nous crevons de faiblesse, et cela permet tous les espoirs. La faiblesse a toujours vécu d'imagination. La force n'a jamais rien inventé, parce qu'elle croit se suffire. C'est toujours la faiblesse qui a du génie".
Il est des moments où certaines lectures sont plus salutaires que d'autres. La redécouverte de Marc Bloch est de celles-là, particulièrement dans l'étrange période que nous traversons. On parle de crise sanitaire, certes. N'a-t-on d'ailleurs pas évoqué la "guerre" ! "Nous sommes en guerre". La pandémie de la Covid-19 est là, assurément, chaque jour mais non pas cause d'une crise plus large impactant l'ensemble des vecteurs d'une société mondialisée, privée de cet humanisme essentiel, quand la communication et la consommations remplacent trop souvent la réflexion. L'ère du vide. Relire Marc Bloch et L'étrange défaite (1940) apporte de sérieux éléments de réflexion pour mieux comprendre les temps présents.
Voilà ce que livre Marc Bloch pour expliquer ce qu'il vivait en 1940.
" Nous savions tout cela. Et pourtant, paresseusement, lâchement, nous avons laissé faire. Nous avons craint le heurt de la foule, les sarcasmes de nos amis, l'incompréhension de nos maîtres. Nous n'avons pas osé être, sur la place publique, la voix qui crie, d'abord dans le désert, mais du moins, quel que soit le succès final, peut toujours se rendre la justice d'avoir crié sa foi. Nous avons préféré nous confiner dans la craintive quiétude de nos ateliers. puissent nos cadets nous pardonner le sang qui est sur nos mains !"
" On ne refait pas à un pays son éducation en rapetassant de vielles routines. C’est une révolution qui s’impose " .
" En résumé, nous demandons, d'un bout à l'autre, une révision raisonnée des valeurs. la tradition française, incorporée dans un long destin pédagogique, nous est chère. Nous entendons en conserver les biens les plus précieux : son goût de l'humain ; son respect de la spontanéité spirituelle et de la liberté ; la continuité des formes d'art et de pensée qui sont le climat même de notre esprit. Mais nous savons que, pour être vraiment fidèles, elle nous commande elle-même de la prolonger vers l'avenir."
Des réflexions à méditer dans un monde où le mercantilisme mondialisé s'impose comme philosophie dominante.
Marc Bloch, L’étrange défaite. Gallimard, 1940, p. 191 et 203.
C'est en direct du lycée Jules verne à Mondeville que le prix Fémina des lycéens 2020 a été attribué à Laurent Petitmangin pour son roman Ce qu'il faut de nuit, publiée par les éditions Buchet Chastel.
C'est l'histoire d'un père qui élève seul ses deux fils. Les années passent, et les enfants grandissent. Ils choisissent ce qui a de l'importance à leurs yeux, ceux qu'ils sont en train de devenir. Ils agissent comme des hommes. Et pourtant, ce ne sont encore que des gosses. C'est une histoire de famille et de convictions, de choix et de sentiments ébranlés, une plongée dans le cœur de trois hommes. Laurent Petitmangin, dans ce premier roman fulgurant, dénoue avec une sensibilité et une finesse infinies le fil des destinées d'hommes en devenir.
François de la Rochefoucauld, né à Paris le 15 septembre 1613, mort à Paris le 17 mars 1680, écrivain, moraliste, mémorialiste est essentiellement connu pour ses maximes.
Ses Réflexions ou sentences et maximes morales témoignent d'un sens profond de l'observation des comportements et de la psychologie humains. Elles offrent matière à méditer. Nombre des maximes sont bien adaptées à notre époque où l'individualisme occulte souvent l'individuation au point d'en perdre l'identité. Il n'est, par exemple, que d'observer la manière que choisissent les personnes pour se présenter en fonction des milieux auxquels elles appartiennent et de leur formation. Le recours au métier ou à la fonction est, dans certains milieux, de moins en moins usité.
La Rochefoucauld offre quelques maximes intéressantes de ce point de vue.
Sentence n° 87 (éd. 5) : "Les hommes ne vivraient pas longtemps en société, s'ils n'étaient les dupes les uns des autres." ou encore, sentence n° 85 (éd. 1) : "Nous nous persuadons souvent d'aimer les gens plus puissants que nous, et néanmoins c'est l'intérêt seul qui produit notre amitié. Nous ne nous donnons pas à eux pour le bien que nous leur voulons faire, mais pour celui que nous en voulons recevoir." La Pléiade p. 256.
Œuvres complètes de La Rochefoucauld, La Pléiade, 1935, 678 p.