L'atelier d'art de l'Imprimerie Nationale constitue un ensemble unique au monde qui résume l'histoire du livre imprimé et en expose les techniques artisanales. Les plus anciennes collections remontent à François 1er (poinçons et caractères, gravure sur bois et en taille douce, vignettes, fers à dorer, au total 500.000 pièces). On y rencontre l'éventail des métiers d'art qui composent l'histoire de l'imprimerie et ses techniques : gravure de poinçons, fonte de caractères en plomb, composition manuelle et mécanique, impression typographique, lithographie sur pierre, taille-douce, phototypie. Tous ces métiers au service de la production d'œuvres dans la tradition d'excellence qui fait sa réputation depuis sa création en 1640.
Article paru le mardi 19 mai dans le quotidien Ouest-France :
Le Quartier Lorge attend l'Imprimerie nationale
L'ancienne caserne pourrait accueillir l'Atelier du livre d'art et de l'estampe, en lien avec l'Institut Mémoires de l'édition contemporaine. La Ville souhaite attirer une économie de pointe autour de ces deux pôles.
En visiteur assidu du Salon, Philippe Duron a montré son attachement au livre. Il l'a confirmé en commentant l'avancement du projet d'accueillir à Caen le patrimoine de l'Imprimerie Nationale. La Ville propose le Quartier Lorge. Son dossier d'arguments est prêt. La balle est dans le camp de l'Elysée, où une réunion autour du secrétaire général, Claude Guéant, doit se tenir avant l'été. Le député-maire de Caen espère une décision de principe dès juillet pour lancer l'opération. L'idée était dans l'air depuis pas mal de temps, portée par Jack Lang, président de l'Institut Mémoires de l'édition contemporaine. L'ancien ministre de la Culture a eu l'occasion de la développer au cours d'une soirée, à l'abbaye d'Ardenne, en prélude au Salon du Livre.
Depuis qu'il a déménagé, en 2005, de son site parisien du 15e arrondissement, le groupe Imprimerie Nationale s'est séparé de son patrimoine. Cet atelier du livre d'art et de l'estampe représente un fonds typographique exceptionnel, accumulé et conservé au cours des siècles depuis 1538. Il représente aussi des savoir-faire qualifiés de « trésors vivants ». Préserver l'activité d'édition et d'imprimerie avec tous ses métiers traditionnels du livre est l'objectif de ce projet. « Et l'Imec est bien placé avec ses collections de manuscrits, ses fonds d'auteurs pour réaliser un tel rapprochement », souligne Philippe Duron.
Un espace de 5 000 m2 disponible
Le député-maire s'appuie sur « liens historiques » entre Caen, la région et le livre. Leur permanence se traduit aujourd'hui par 5 000 emplois dans l'imprimerie en Basse-Normandie ; la présence de 57 éditeurs ; des formations pointues, comme au lycée Paul-Cornu de Lisieux, à l'École des Beaux-Arts de Caen ou à l'université.
Mais Philippe Duron ne s'attache pas seulement à l'aspect conservatoire du projet, dont il prend le « Musée Gutenberg de Mayence » (Allemagne) comme référence. Il faut que cette future institution soit la « tête de réseau d'un bouquet d'activités sur le livre ». Les nouvelles technologies ouvrent des champs de recherche et d'application qui pourraient attirer l'implantation de laboratoires et d'entreprises.
L'ancienne caserne du Quartier Lorge représente un espace de 5 000 m2, une surface comparable « aux jardins du Palais Royal ou à la place de la République à Paris », avec des bâtiments disponibles. Déjà, Brigitte Le Brethon songeait reconvertir cet ensemble en un « pôle des arts ». Philippe Duron l'envisage dans un cadre plus large de rénovation du secteur du Bon Sauveur.
Le dossier qui sera plaidé à l'Élysée contient des esquisses d'aménagement architectural et paysager. Il souligne aussi l'intérêt de l'emplacement et des liaisons entre Ardenne et le Quartier Lorge, qu'améliorera encore la deuxième ligne de transport sur voie réservée.
Xavier ALEXANDRE. Ouest-France
voir aussi le site :
http://www.garamonpatrimoine.org/index.html
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