Histoire de l'école primaire, littérature pour la jeunesse, Paul-Jacques BONZON, Amis de l'ancienne baronnie de Néhou, anciens du collège de Périers (50), recherches généalogiques et historiques, Société des Antiquaires de Normandie, Société d'archéologie et d'histoire de la Manche....
Par Yves Marion
J'avais lu Mémoires de soie. J’ai aimé L'île du là-haut.
A 15 ans, en 1948, Marcel, jeune Lyonnais, n'échappe pas au très contagieux bacille de Koch. Tuberculose. Eviction. Sanatorium. Là-haut, proche du Mont-Blanc, Marcel apprivoise une nouvelle société, celle d'un nouveau monde fait de joie et de tristesse, de lutte contre le mal et d'espérance, de vie et de mort où chacun se forge une identité bien singulière.
Sans atteindre la puissance de La montagne magique, le chef-d’œuvre de Thomas Mann, on ne peut cependant manquer de s’y référer ; ce qui est ici un compliment. On ne peut également éviter de penser à un certain vécu familial. Adrien Borne, l’auteur, est le petit-fils de Marguerite Bonzon, l'épouse de Paul-Jacques Bonzon, romancier pour la jeunesse (1908 - 1978). Etant né après le décès de ce dernier, il ne l'a évidemment pas connu. Cependant, Adrien Borne a été bercé par les souvenirs de sa grand-mère. Or l'œuvre de Paul-Jacques Bonzon reste marquée par la maladie. Atteint de tuberculose contractée lors de sa formation à l'École normale d’instituteurs de la Manche à Saint-Lô, il a fréquenté les sanatoriums de Sainte-Feyre dans la Creuse puis de Saint-Jean-d'Aulph en Haute-Savoie durant un séjour de plus de cinq années suivi de bien d'autres, plus courts mais réguliers. L’atmosphère, l’ambiance, le cadre général, les relations décrits dans cet ouvrage plonge le lecteur dans une authentique réalité de ce qu’étaient ces établissements de soins. J’y ai personnellent retrouvé assez précisément mes propres recherches lorsque le malade des années 1930 ne recevait à l’entrée qu’un thermomètre et un crachoir portatif. Pour le reste, il appartenait au destin de faire son œuvre. Le cimetière de Sainte-Feyre en porte encore la mémoire avec le "carré des instituteurs".
Oui, cet ouvrage d’Adrien Borne est à lire et sa lecture ne laissera pas le lecteur indifférent. C’est à cela qu’on reconnait un bon livre. L’île du là-haut est de ceux-là.
Yves Marion, coordinateur APJB
28 novembre 2024
Adrien BORNE, L'île du là-haut, JC Lattès, Paris, 2024, 280 p.
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