A l’occasion du cinquantième anniversaire de la signature du traité de l’Elysée, l’Assemblée nationale a bien voulu accueillir l’original du traité, habituellement conservé par le ministère des Affaires étrangères. Il sera présenté au public dans la salle des Colonnes, chaque samedi, dans le cadre de visites individuelles guidées, pendant un mois, à compter du 16 janvier 2013.
Un fac-similé du traité sera également exposé dans les salons du Palais Royal (ministère de la Culture et de la Communication) à partir du 23 janvier.
Signé le 22 janvier 1963 par le Général de Gaulle et le Chancelier Adenauer, le traité de l’Elyséereste le socle politique, juridique et symbolique du partenariat singulier qui unit depuis 50 ans la France et l’Allemagne. Certes, depuis la Déclaration Schuman, la création de la CECA (1951), puis la conclusion des traités de Rome (1957), les deux Etats s’étaient engagés dans la voie de la construction européenne. Cependant, il leur manquait un accord qui marque solennellement leur réconciliation, et au-delà, leur volonté de surmonter les conflits du passé pour forger une véritable coopération.
Le traité de l’Elysée est à la fois un accord qui fixe les règles et les modalités du dialogue entre les deux gouvernements, mais aussi un programme de travail, qui identifie les principaux objectifs bilatéraux, tant pour accélérer le rapprochement entre les deux pays que pour promouvoir ensemble leurs intérêts communs sur la scène européenne et internationale. Le traité définit des domaines de coopération prioritaire entre la France et l’Allemagne de l’époque, mais il est rédigé de manière suffisamment souple et inclusive pour permettre son adaptation en fonction des circonstances.
La force du traité est donc restée intacte face aux changements survenus en Europe et dans le monde. Depuis un demi-siècle, les relations entre les politiques étrangères française et allemande n’ont cessé de s’intensifier, au point que le « couple franco-allemand » est devenu le « moteur de l’Europe », comme l’a encore montré la récente crise de la zone euro. Les deux pays, toujours sur le fondement de ce traité, ont intensifié leur coopération stratégique, avec l’institution d’un Conseil franco-allemand de défense et de sécurité (1988) et la création de la Brigade Franco-Allemande (1988), structure militaire intégrée unique en Europe ; chargé de la coordination des politiques économiques et budgétaires, le Conseil économique et financier franco-allemand (CEFA), a été mis en place la même année, toujours à l’occasion du 25ème anniversaire du traité.
Enfin, le traité de l’Elysée prévoit une concertation étroite en matière d’enseignement et de formation, afin de favoriser les échanges directs entre les peuples, et surtout les jeunesses qui s’étaient si souvent affrontées sur les champs de bataille. Si l’Office franco-allemand pour la jeunesse a vu le jour dès le 5 juillet 1963, il a fallu quelques années avant la mise en place du baccalauréat franco-allemand, appelé « AbiBac » (1994), et de l’Université Franco-Allemande (1997). Dans le secteur de la culture, c’est la chaîne binationale ARTE qui constitue (depuis 1990) la réalisation de référence de cette coopération, qui se nourrit, sur le terrain, de plusieurs centaines de jumelages entre collectivités territoriales.
Le traité de l’Elysée est donc bien la « charte » de l’amitié franco-allemande ; dont la nécessité, l’actualité et l’efficacité au service des citoyens des deux nations ne se sont jamais démenties.
Expositions, sur ce site : Grands traités de la France et : Traité de l’Elysée (40e anniversaire)